FAIRE PLACE À LA PLACE

LE CENTRE POMPIDOU ET SA PIAZZA

La piazza du Centre Pompidou, avec les quelques places qui lui sont attenantes, est évidemment partie prenante de la longue histoire de ces lieux de convivialité qui scandent les villes ou les villages. Il a toujours fallu un espace pour installer les marchés, pour rassembler les soldats, pour aménager les abords d’un port, pour canaliser les fidèles auprès d’un temple ou d’une église… Mais, dans les années 20 du XXe siècle, le Mouvement moderne a voulu rationaliser les centres urbains, notamment par la dissociation de la circulation automobile et des zones piétonnières. En délaissant la conception traditionnelle de la ville, le Mouvement moderne – autour de la figure tutélaire de Le Corbusier en France – ne pouvait qu’abandonner des lieux tels que la rue ou la place, où se mélangent les fonctions (travail, habitat, loisir…). Dans les années 50, confronté aux problèmes de la reconstruction, « l’urbanisme progressiste », tel que l’avait défini la Charte d’Athènes, inspire à grande échelle tours et barres de logements en séries, construisant des villes où tout espace non spécialisé tend à disparaître. La décennie suivante voit la remise en cause de cet urbanisme brutal. Le retour à la « ville » émerge dans les années 70.

 

Avec le projet du Centre Pompidou, appelé alors Centre du plateau Beaubourg et dont le concours est lancé en 1970, Renzo Piano et Richard Rogers conçoivent un espace ouvert et accorde une part égale au bâtiment et à la place. Ils comptent parmi les premiers à repenser le rôle de la place dans la ville et son lien entre le bâti et l’environnement. La spécificité essentielle de la place Georges Pompidou, communément appelée piazza, est en effet d’être aussi indissociable du bâtiment qui la borde qu’un parvis peut l’être d’une cathédrale.

 

A partir du cas concret du Centre Pompidou, ce dossier propose de découvrir comment une place peut émerger dans une ville, comment elle est amenée à composer avec le tissu urbain existant, ce qu’elle en conserve, ce qu’elle en rejette, ce qu’elle modifie, de quelle manière elle évolue, notamment selon les usages dont elle est le lieu. En contrepoint à ce cas particulier, des exemples de places célèbres permettent d’aborder une sorte de typologie des places, et de revenir sur le besoin indispensable de « faire place à la place ». Il convient d’abord, pour véritablement comprendre la qualité de cette place, de l’envisager dans les divers contextes qui lui donnent son sens, de sa genèse à son usage.

 

Crédits

© Centre Pompidou, Direction de l'action éducative et des publics, février 2009
Texte et photographies : Régis Labourdette
Maquette : Michel Fernandez
Dossier en ligne sur
 www.centrepompidou.fr/education rubrique ’Dossiers pédagogiques’ 

Coordination : Marie-José Rodriguez (responsable éditoriale des dossiers pédagogiques), Yves Clerget (chargé de projets, Service éducatif)